Trop de pression, trop de travail, pas de vie sociale. Les clichés qui assaillent les prépas font éclater de nombreux débats. Néanmoins, je trouve un sérieux problème à cela : ces rumeurs proviennent trop souvent de personnes EXTERIEURES à la prépa. Elles pensent saisir ce qui se passe dans la tête des étudiants en fonction de l’opinion qu’elles se font des prépas, et critiquent ainsi un système dans lequel elles n’ont pas forcément mis les pieds : « survivre à l’enfer des prépas », « la pression en prépa » ; il suffit de taper deux ou trois mots clés dans un moteur de recherche pour trouver des milliers d’articles qui traitent de la question. Aujourd’hui, avec le recul de l’expérience, je vais partager avec vous mon opinion.
« La prépa, c’est l’enfer ! » Objection, votre honneur ! Propos subjectifs (ou pas)… Avec votre permission, je vais monter à la barre défendre la cause de la prépa… « Le meilleur de lui-même ». C’est ce que toute classe prépa veut faire trouver à chaque étudiant. Le pousser dans ses retranchements pour qu’il atteigne son plus haut niveau. Et pour cela, les moyens sont multiples : la compétition, la charge considérable de travail, l’emploi du temps chargé, les khôlles et DS sont là pour tester l’endurance des étudiants. Selon moi, l’objectif en prépa est de dépasser tout cela. Il faut savoir se détacher des notes ; accepter des défaites ; prendre les victoires pour ce qu’elles sont ; non pas subir mais s’adapter à un emploi du temps ultra-chargé ; et finalement se concentrer sur une seule chose : apprendre.
Oui, on est en prépa pour apprendre, beaucoup, constamment, et ce pour atteindre le summum de nos capacités. Je vous le demande, à vous qui voyez la prépa comme une prison : quand est-ce que se donner au maximum pour acquérir des connaissances et un cerveau qui « carbure » est devenu un enfer ? Quand est-ce qu’apprendre est devenu une punition ?
Presque tous les étudiants qui ont fait une prépa en gardent d’excellents souvenirs. Garde-t-on de bons souvenirs de l’enfer ? Certes, la tâche était ardue et les plaisirs extrêmement rares ; mais lorsque le résultat est au rendez-vous, on est fier d’avoir surmonté les difficultés et de s’être dépassé soi-même. C’est un sacrifice nécessaire pour un plaisir différé, opinion que défend d’ailleurs Rama Yade qui affirme être ce qu’elle est aujourd’hui grâce à la prépa — littéraire, en l’occurrence (cf : vidéo « REPORTAGE : SteeveSARFATI sur France2 dans Complément d’enquête » sur la page http://www.masterclassprepa.com. Vous pouvez voir l’interview de Rama Yade à partir de la 3ème minute).
Les CPGE sont des lieux uniques où l’on nous apprend à apprendre. C’est une voie d’accès (parmi d’autres) à l’épanouissement intellectuel. C’est à l’étudiant, s’il veut réussir, d’être capable de dépasser la simple surcharge de la prépa, de l’accepter et de se l’approprier, pour pouvoir en profiter plus tard.
Je n’ajouterai qu’une phrase, pour clore ce sujet : la prépa, c’est d’enfer !
DS